& les Chroniques
Express
Gnome & Spybey
"The Seventh Seal"
DATES | Sorti le 7 avril 2021 | Publié le vendredi 16 juillet 2021
POURQUOI | Ant-Zen | Mark Spybey
ET ALORS | Pour un peu, nous passions à côté du septième album de Gnome & Spybey, sorti début avril, "The Seventh Seal". Le disque crée la surprise puisqu’il s’agit du premier album que le duo réalise avec autant de vocaux au premier plan. Parler de chansons serait cependant un raccourci trop rapide, un amalgame un poil osé, pour ce qui relève plutôt du spoken words assez proche des travaux de Coil période "Astral Disaster" et "Musick to Play in the Dark". On découvre alors que le timbre de Mark Spybey est ici très proche de celui de John Balance, une bénédiction qui ne gâche rien à l’affaire, et ses paroles fantomatiques, comme capturées entre deux mondes et pour la première fois propulsées au premier plan, installent une dualité et un réconfort, dans cet océan d’ambient électronique un rien angoissante. Rarement au sein de ses autres projets Beehatch, Dead Voices on Air ou plus récemment en compagnie d’Anatoly Grinberg, Mark Spybey ne nous avait semblé aussi accessible : c’est une première tellement réussie que l’on en redemande déjà.
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PRÉMO
15/20
Lisa Gerrard & Jules Maxwell
"Burn"
DATES | sorti le 7 mai 2021 | Publié le lundi 12 juillet 2021
ET ALORS | La pochette pourrait faire penser à celle de la bande originale d’un documentaire animalier ou d’un film, un exercice auquel Lisa Gerrard se plie régulièrement depuis plus de vingt ans, il n’y a cependant pas de connexion au septième art ici. "Burn" est bel et bien le nouvel album studio de Lisa Gerrard, cette fois épaulée par le compositeur Jules Maxwell, également claviériste de de Dead Can Dance en live. Ce nouveau disque rappelle justement le groupe avec son brassage occasionnel de voix, féminine et masculine, Jules Maxwell remplaçant honorablement Brendan Perry à ce poste. Trois ans après "Dionysus", disque franchement raté auquel la chanteuse s’était associée à contre-coeur, "Burn" est une très belle revanche. Électronica et world music se mêlent avec extrême justesse, le disque s’affirme au fil des écoutes clairement plus accessible que les précédents opus de l’Australienne, trop souvent versés dans le sacré. Si la moitié des chansons possède malgré tout cette emphase propre aux génériques de fin, les mélodies sont bien plus aériennes que plombées, et avec ses belles percussions, "Burn" est sans conteste l’album le plus chaleureux et le plus lumineux de la discographie de Lisa Gerrard. À ne surtout pas manquer.
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PRÉMO
16/20
Marva Von Theo
"Afterglow"
DATES | Sorti le 26 février 2021 | Publié le lundi 7 juin 2021
ET ALORS | Nous avions découvert Marva Von Theo en 2018 avec "Dream Within a Dream", le premier album d’un jeune duo venu d’Athènes, et dont la dark pop impressionnait par l’incroyable justesse de son interprétation et par les choix de ses expérimentations. Trois ans plus tard, l’alchimie des compositions électroniques de Theo Foinidis et le lyrisme de Marva Voulgari confine à la perfection sur "Afterglow". Il faut reconnaître que la chanteuse possède une voix charnue et sensuelle, d’une précision telle que son chant si vivant nous donne l’impression de voir danser avec beaucoup de grâce les notes de sa partition. On pense naturellement à Bel Canto et à Pocket Knife Army pour la formule mixte, le timbre de la voix, ainsi qu’un certain penchant pour la prise de risque. Mais les comparaisons s’arrêtent là, car ici chaque titre dévoile la puissance mélodique et le savoir-faire unique d’un groupe pour lequel tout est devenu possible avec ce second disque intelligent et intemporel, à la réalisation minutieuse et remarquable. D’ailleurs, "Afterglow" aurait aussi bien pu être enregistré il y a quinze ans ou bien dans vingt, car sa réussite repose en très grande partie sur une qualité fondamentale : le talent.
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17
PRÉMO
17/20
Foretaste
"Happy End!"
DATES | Sorti le 29 janvier 2021 | Publié le lundi 19 avril 2021
POURQUOI | Pochette | Synthpop | France
ET ALORS | Cinq ans après son impeccable "Space Echoes" enregistré la tête dans les étoiles, Foretaste pose les pieds sur terre avec un sixième album dont le track-listing compose une phrase (à condition d’y placer judicieusement la ponctuation), et nous promet une fin heureuse, même si la pochette de "Happy End!" suggère, non sans malice, une issue bien différente. Et question contraste, le duo a cette fois-ci fait le pari d’un son plus brut et plus expérimental, orchestré par des motifs rythmiques plus chaotiques qu’à l’ordinaire, renforcé par une palette sonore moins lisse que sur ses productions précédentes, qui confèrent un relief inédit à ses compositions de pop électronique. Car c’est bien de pop dont il s’agit avant tout ici : gorgée des refrains imparables qui font la force des Français, et portée par une quantité de sons qui clignotent de toutes parts. À mi-parcours, "Robotic Blues" qui renvoie la politesse du "So Sorry" de Dekad constitue la surprise de ce voyage vers la fin du monde, avant de laisser la place à trois tubes supplémentaires introduits par "Bored To Death", dédicace au label qui accueille fidèlement le groupe depuis ses débuts. Mais pourquoi diable l’histoire devrait-elle se terminer ?
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PRÉMO
14/20
Front Line Assembly
"Mechanical Soul"
DATES | Sorti le 15 janvier 2021 | Publié le dimanche 28 mars 2021
ET ALORS | Deux mois seulement ont séparé son annonce et sa sortie, et l’on comprend l’urgence car qui mieux que Front Line Assembly sait chanter la pandémie, la désolation et la fin du monde ? Mais c'est surtout dans sa conception que "Mechanical Soul" intrigue : Rhys Fulber reconnaît avoir accumulé énormément de matériel solo depuis ses débuts techno en 2017, et admet volontiers avoir pioché dans cette réserve pour donner corps à cet opus, pourtant enregistré à deux. Cela s'entend effectivement sur chaque morceau qui sonne comme ses productions personnelles, avec en sus la marque de fabrique du groupe reconnaissable entre mille : les vocaux de Bill Leeb calés au millimètre. Les morceaux s’enchaînent et percutent comme cet extraordinaire "Unknown" qui présente quelques similitudes avec "Shifting Through the Lens" sur "I.E.D", ou "Komm, Stirbt Mit Mir" qui rappellera à bien des égards "Schicksal" sur "Civilization". Un magnifique tour de passe-passe transforme le "Future Fail" avec Jean-Luc de Meyer sur "Artificial Soldier" en un "Barbarians" peut-être ralenti, mais à la puissance de frappe décuplée. Avec un nouveau Noise Unit également dans la course, on se dit que l'on va réussir à tenir bon en 2021.
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15.33
PRÉMO
16/20
Black Nail Cabaret
"Gods Verging On Sanity"
DATES | Sorti le 8 mai 2020 | Publié le lundi 11 mai 2020
ET ALORS | Nous avions découvert le duo Black Nail Cabaret lors de la sortie de son troisième album "Dichromat" fin 2016. À l’époque, le groupe hongrois venait de subir un changement majeur puisque Zsophia Tarr, co-fondatrice du duo jusqu’alors féminin, laissait sa place à Kristian Arvai, compagnon de la chanteuse Emese Arvai-Illes. Aujourd’hui le couple a déménagé à Londres et n’a rien perdu de ce qui nous avait fasciné quatre ans plus tôt. Il y a toujours cette voix, unique, franchement hypnotisante, que nous avions découverte sur "Mine" d’Architect, et entendue très récemment sur "The Great Derailer" d’Attrition. Le groupe excelle dans l’art de produire ce qu’il appelle de la "Pseudopop", un terme qui a d’ailleurs donné son titre à leur précédent disque ; de la pop, certainement, mais traitée au noir absolu, et d’un lyrisme peu commun. D’ailleurs, signe d’une notoriété grandissante, le groupe devait sillonner l’Allemagne en compagnie de Covenant ce printemps avant que le monde ne se place en quarantaine. Ce sera donc pour la rentrée, et avec un telle affiche, on espère des dates chez nous.
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15
PRÉMO
15/20
Promenade Cinema
"Exit Guides"
DATES | Sorti le 20 mars 2020 | Publié le lundi 27 avril 2020
POURQUOI | Nom | Synthpop | Sheffield | Pochette
ET ALORS | Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Emma Barson et Dorian Cramm ont mis le paquet pour leur second album de cinedramatic synthpop comme ils aiment qualifier leur propre musique. Les ambiances qui se succèdent sont variées, alternant entre superproductions ("She’s an Art", "Nothing Nouveau") et réalisations plus solennelles et confidentielles ("After The Party, It’s Over"), pour un résultat d’une cohérence parfaite du début à la fin. L’atout majeur de ce duo venu de Sheffield est évidemment cette voix puissante que les synesthètes traduiraient probablement par une couleur flamboyante ; posé sur une électropop en gris foncé, le chant d’Emma insuffle le supplément de magie nécessaire aux machines pour donner vie à ces chansons que l’on devine toutes plus complexes qu’il n’y paraît de prime abord. On y aime la richesse des compositions et des arrangements, sans oublier ce panache omniprésent qui rappelle d’autres formations contemporaines telles que Black Nail Cabaret ou Pocket Knife Army. S’il fallait vous convaincre par un seul titre, ce serait "Nothing Nouveau" qui résume à lui tout seul la force de frappe et l’amusante mixité linguistique d’un groupe que nous allons désormais suivre de près.
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PRÉMO
15/20
Dead Horse One
"The West Is the Best"
DATES | Sorti le 22 novembre 2019 | Publié le lundi 6 avril 2020
POURQUOI | Indie Rock | France
ET ALORS | Vous ne les connaissez peut-être pas encore, et pourtant "The West Is the Best" est déjà le troisième album de Dead Horse One, un groupe français basé à Valence dont on ne trouvera pas meilleure définition à leur son que le titre même de leur premier EP paru en 2012 : "Heavenly Choirs of Jet Engines". Toutes guitares dehors et avec le plus gros son possible, véritable maelström d'effets sur lequel vient surfer en toute décontraction un chant masculin et éthéré avec ses mélodies tombées du ciel, en apesanteur. Ce nouveau disque est un bijou shoegaze/noise dans lequel les influences que nous aimons tant se mélangent comme les ingrédients dans un blender à l'heure de préparer un smoothie gourmand : My Bloody Valentine, Ride, les Boo Radleys d'avant "Wake Up" et tant d'autres. On y ajoute tout ce qu'on adore pour un résultat plein de douceur sans oublier la cerise sur la chantilly particulièrement allégée de "Gaze" et "Saudade", puisque c'est Mark Gardener de Ride qui a mixé l'album du début à la fin, s’il vous plaît, d’où cette finesse incroyable et inattendue pour un résultat bluffant.
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17
PRÉMO
15/20
Anatoly Grindberg & Mark Spybey
"123 m"
DATES | Sorti le 27 mai 2019 | Publié le vendredi 13 décembre 2019
POURQUOI | Ant-Zen | Mark Spybey
ET ALORS | "123 m" (pour 123 mètres) est le disque d’une rencontre : celle du Russe Anatoly Grindberg (Tokee) et de l’Anglais Mark Spybey (Dead Voices On Air) le temps d’un voyage aux confins de la dark ambient, à la lisière de l’expérimental, de l’industriel et de la bande originale de film. Mélange subtil de field recording et de sons triturés pas toujours identifiés, l’ensemble se tient parfaitement et demande une attention toute particulière de la part de l’auditeur s’il veut s’immerger dans un monde fait de cris et de chuchotements, de rayons de lumière pâle et d’errances dans des terrains vagues. Ne venez pas y chercher des ritournelles à fredonner, ici c’est tout un univers parallèle qui vous est offert, parfois terrifiant et souvent très beau, comme la réalisation sonore d’un roman de Clive Barker. D’ailleurs il pourrait s’agir d'être plongé dans l’"Imajica" avec ses métamorphoses constantes et ses multiples allers et retours d’un monde à l’autre, que l’on s'y croirait pour de bon.
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PRÉMO
14/20
The Overlookers
"Teenage Wet Dreams"
DATES | Sorti le 5 avril 2019 | Publié le mercredi 31 juillet 2019
ET ALORS | Chez BOREDOMproduct on ne lésine pas sur les moyens lorsque le produit implique la majeure partie du personnel maison. Avec The Overlookers, l’attention va jusqu’à customiser la Cadillac de la pochette car chaque détail compte. Everything Counts donc, même si quelques compositions moins percutantes ("My Moogadillac" ou "Give Me More") seront vite oubliées. Derrière cette pop au vernis rétro-futuriste, c’est toute l’Amérique fantasmée des 50s qui passe à la moulinette d'une machine à (re)monter le temps, détournant époques et clichés. Le disque a l’allure d’un retour vers le futur de la synth-pop, et derrière le titre un peu coquin s’enchaînent des singles confirmés ("Dying Fast", "Prom Night") et potentiels ("No Delight", "Speak to the Devil"), avec le son reconnaissable des projets respectifs des deux principaux intéressés : JB (Dekad) et Pierre (Foretaste).
CONNEXE | Foretaste | Dekad | Celluloide
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PRÉMO
13/20
FILTRES | AD | Bertrand Hamonou
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